L’année 2021 se termine sur une inconnue pour le marché immobilier ancien : les prix des grandes agglomérations vont-ils résister à la baisse de la demande des acquéreurs ? Le prix des maisons va-t-il entrer en surchauffe dans les zones où l’offre est désormais asséchée ? Le spécialiste de l’estimation des prix immobiliers, MeilleursAgents, n’hésite pas à parler de "fracture immobilière" et ses dernières données issues des transactions réalisées par les agences immobilières partenaires de la plateforme apportent des pistes à ces interrogations.
Baisse de tension dans les grandes villes
L’Indice de Tension Immobilière de Meilleurs Agents, qui mesure le rapport entre vendeurs et acheteur actifs - et constitue donc un indicateur avancé de l’évolution du marché - confirme actuellement un nouveau tassement du nombre d’acquéreurs potentiels dans les grandes villes. Huit des onze principales métropoles françaises (Paris incluse) affichent désormais un surplus d’acheteurs de moins de 10% par rapport au nombre de vendeurs, ce qui est très peu. Les trois autres grandes villes ne dépassent pas un ratio de 12%.
même parfaitement équilibré alors qu’il penchait encore de 25%
A Nantes, ce rapport de force entre la demande et l’offre est même parfaitement équilibré alors qu’il penchait encore de 25% en faveur des acheteurs début 2020, ce qui constitue un brusque coup de frein pour la préfecture de Loire-Atlantique qui a vu ses prix bondit de 57% depuis 2015. Meilleurs Agents constate d’ailleurs un allongement significatif des délais de vente à Nantes depuis quelques mois…
Il faut dire que Nantes affiche encore une forte progression de la valeur de ses logements sur les 12 derniers mois : +7% d’après Meilleurs Agents. Il n’y a que Marseille et Nice qui affichent des évolutions comparables sur un an tandis que des villes comme Lyon, Lille, Bordeaux ou Montpellier ne gagnent plus que 1% à 3%. Paris est la seule grande ville à reculer sur les 12 derniers mois, environ -2%, et MeilleursAgents n’écarte pas un retour sur une moyenne de 10.000 € le m² début 2022 dans la Capitale.
Retour en grâce de la maison en banlieue
Concernant les maisons, leurs tarifs augmentent deux fois plus vite que ceux des appartements depuis le 1er janvier (+6,1%, contre +3,2%). MeilleursAgents observe d’ailleurs les plus fortes hausses de prix pour les maisons situées dans les zones rurales (+8,3%) où le rattrapage peut logiquement être violent après une longue période où la demande pour ce type de biens était très limitée.
« Le désamour des acquéreurs pour les grandes villes se reporte principalement sur les zones péri-urbaines », explique MeilleursAgents et cette tendance se confirme par l’observation suivante : les grandes banlieues des 10 plus grandes villes de France ont connu une hausse de prix de +1,8% depuis la rentrée, quand les centres-villes voyaient leurs prix stagner (+0,3%).